Le deuil est l’une des causes principales de consultation pour des séances de psychothérapie au cabinet. C’est pourquoi, j’ai eu envie de consacrer quelques billets du blog à vous en dire un peu plus sur mon approche de l’accompagnement psychothérapeutique du deuil.
Parfois, les clients prennent rendez-vous avec ce souhait précis d’être aidés à faire leur deuil d’une personne qui leur a été chère. Parfois, cette question apparaît en cours de suivi. La plupart du temps, l’accompagnement se centre autour d’un adulte. Mais il arrive que des parents viennent pour leur enfant, ou qu’il soit nécessaire de mettre en œuvre une thérapie familiale de quelques séances.
Perdre un proche est l’épreuve la plus difficile que nous ayons tous à traverser dans notre vie et ce, quelles que soient les conditions de survenue du décès. Les autres épreuves majeures sont le licenciement, le divorce, le déménagement… ces épreuves sont d’ailleurs également des deuils : deuil de son travail, deuil d’un amour, deuil d’un lieu de vie… Ne dit-on pas « faire le deuil de quelque chose, de quelqu’un, d’une situation… » ? Le deuil est donc à la fois l’un des exercices les plus complexes et les plus fondamentaux de notre vie et ce, que nous ayons ou non des croyances religieuses ou spirituelles.
Qu’est-ce que le deuil ?
Faire son deuil, c’est renoncer, admettre la perte de la personne qui était proche de nous. C’est accepter que plus rien ne sera comme avant et que nous allons devoir vivre sans elle / sans lui, sans cette présence que nous aimions tant, sans ces moments de partage, ces rires…
Faire son deuil comprend 4 étapes :
- Le déni
- La colère
- La tristesse
- L’acceptation
Le déni
Le déni est dû au niveau de souffrance que nous ressentons. Dans un 1er temps, pour nous protéger en attendant d’être prêt à affronter la réalité, notre cerveau met de côté l’information. Et nous avons alors des pensées comme « ce n’est pas possible », « je n’y crois pas », « je ne réalise pas »… La durée de cette étape dépend de nombreux paramètres : notre vécu, la qualité du lien que nous avions avec la personne disparue, la brutalité ou non de l’événement…
La colère
Ensuite, quand nous commençons à être capables de prendre conscience que rien ne sera plus comme avant, vient la 2ème étape du deuil. Les émotions commencent alors à s’exprimer. Il s’agit soit de la tristesse, soit de la colère. Le plus souvent, c’est la colère qui s’exprime en 1er car, comme nous l’enseigne la médecine chinoise, la colère est une énergie protectrice : elle nous protège de la peur et/ou de la tristesse. Elle nous permet de rester debout. Elle nous donne la force nécessaire qui nous permet de ne pas nous effondrer. Elle peut prendre plusieurs visages. Nous pouvons être furieux des conditions dans lesquelles le défunt a disparu : mort brutale, accident, maladie grave pour laquelle nous éprouvons de l’injustice… Nous pouvons aussi être en colère de n’avoir pas pu « dire au revoir » comme nous l’aurions voulu, dans l’idéal, à cette personne : cela faisait longtemps que nous ne l’avions pas vu(e), nous n’avons pu aller à l’enterrement, nous n’avons pas osé lui dire ce que nous avions sur le cœur dans les derniers instants… Cette colère peut également se porter sur des personnes que nous projetons comme « responsables » de la mort de cette personne… Pour pouvoir passer à l’étape suivante du deuil, il est nécessaire que cette colère puisse s’exprimer, auprès de notre famille, nos amis, un psy ou avec des exercices proposés par un thérapeute en séances de psychothérapie.
J’évoquerai la 3ème étape, la tristesse, dans un prochain billet de blog. C’est la dernière étape douloureuse du deuil, et avec elle, commence le début de l’acceptation.